Quelle politique agricole commune face à la crise alimentaire mondiale ?

L’analyse et le questionnement d’un membre de la Ruche

La politique agricole mondiale discutée à l’OMC est très défavorable aux agricultures des pays en développement qui prennent de plein fouet la concurrence des agricultures des pays riches, sans bénéficier, comme elles, d’une politique compensatoire d’aide au revenu. Ce phénomène est accentué par les programmes d’ajustement structurel du fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, imposés aux pays pauvres pour les forcer à rembourser leur dette. Ils consistent à abaisser les tarifs douaniers, au-delà même des exigences de l’OMC, et à développer, pour faire rentrer des devises, des cultures d’exportation plutôt que vivrières.

Après la crise alimentaire de 2007-2008, due à la fois à une hausse temporaire des prix des denrées de base et une crise structurelle du pouvoir d’achat des populations pauvres, comment concevoir une autre politique alimentaire planétaire ? Comment l’Europe, qui doit revoir en 2013 sa politique agricole, pourra-t-elle participer au défi du XXIème siècle: nourrir 9 à 10 milliards d’habitants en 2050 en préservant les ressources de la planète ? Comment associer maintien du tissu et développement rural à l’intérieur de l’Union européenne d’une part et, de l’autre, restauration du secteur agricole dans les pays en développement ?