Le lombricompostage : pourquoi pas moi…

A plusieurs reprises lors d’évènements locaux, la Ruche vous a présenté cette technique de compostage qui se prête bien à la vie urbaine. Vous vous êtes peut-être déjà demandé si c’était pour vous et comment ça marche. Sinon, il est encore temps de le faire. Pour vous y aider, voici une petite compilation des échanges que nous avons eus avec les plus curieux d’entre vous :

− Bon, comment ça marche votre truc ?

− C’est un système à étages qui communiquent. On dépose les déchets dans le bac du dessus. Après quelque temps, les vers de terre commencent à s’y attaquer. Quand le bac est plein, on en met un par-dessus. Les vers travaillent surtout dans le bac le plus en bas. Quand ils ont tout mangé dans celui-ci, ils remontent dans le bac juste au dessus. Quand le bac d’en bas est complètement transformé, vous récoltez le compost et vous remettez le bas vide sur le dessus. Et ainsi de suite. Mais si vous voulez en savoir plus, on a mis un article de Gaëlle Naze paru dans notre-planete.info vachement bien sur notre blog.

−Mais comment ils remontent ?

−Les bacs sont percés de nombreux trous qui permettent aux vers de remonter et aussi au surplus d’eau de s’évacuer.

−C’est quoi le bac en bas avec le robinet ?

−Justement, c’est ce qui permet de collecter et de vider le jus du compost. On l’appelle aussi lombri-thé. C’est un excellent engrais pour vos plantes. Vos déchets ne sont fait quasiment que d’eau… et puis les vers font pipi partout. Alors, le système doit être parfaitement drainé.

−Ca doit sentir mauvais, non ?

Non, en fait ça sent le sous-bois si l’équilibre est bon. Une odeur désagréable est le signe que quelque chose ne tourne pas rond (trop humide, suralimentation). Mais il est toujours temps de corriger ce dysfonctionnement.

−Mais le compost à la fin, j’en fais quoi ?

−Si vous avez un jardin, des jardinières ou encore des plantes d’intérieur, le compost sera aussi un très bon fertilisant. Il faut le mélanger avec de la terre ou du terreau car il est très acide et brûlerait vos plante si vous l’utilisiez seul.

−Le problème c’est que je n’ai que 2 petites jardinières, moi…

−Alors distribuez-le autour de vous : amis, collègues, parents… pareil pour le lombri-thé. Faites-en cadeau (peut-être pas pour Noël quand même, quoique…). Vous pouvez aussi déposer simplement le compost dans la nature. Et pourquoi pas dans les parcs publics ou les plates-bandes ?

−Et tous ces vers de terre, ils ne vont pas aller se promener chez moi ?

−Aucun risque : ils détestent la lumière et préfèrent de loin le composteur au béton de votre balcon.

−Ah ! Justement, je n’ai pas de balcon. Je peux les mettre dans mon appartement ?

− Si vous gardez le lombricomposteur chez vous, l’inconvénient est le risque de prolifération des petites mouches (mouches à fruits ou du vinaigre).  Quand elles s’installent, c’est assez difficile de s’en débarrasser.  Personnellement, je n’ai pas trouvé de solution. Le meilleur emplacement pour le lombricomposteur est la cave, la cour d’immeuble ou encore un balcon mais il faut un coin ombragé. Les vers n’aiment pas du tout les coups de soleil ! Si vous n’avez rien de tout cela (ou si les lombrics vous dégoutent), vous devriez plutôt envisager de composter vos déchets en utilisant un bokashi. Nous l’avons aussi testé et nous en parlons dans le blogici.

−Moi, je ne suis pas intéressé par le compost. Je n’ai pas de plantes ni de copains à qui en donner. Quel est l’intérêt pour moi ?

−Le principal intérêt du compostage est de réduire la quantité des déchets incinérés ou enfouis car ils coûtent cher et polluent (dioxine, CO2, méthane, etc.). L’important est aussi de réduire le taux d’humidité de vos poubelles : de cette façon, elles seront plus faciles à transporter et surtout à brûler dans la cas de l’incinération de vos déchets ménagers. Vous voyez que c’est aussi pour vous !

−Ca s’achète où un lombricomposteur ?

−Maintenant, on en trouve à pas mal d’endroit : chez des vendeurs spécialisés (nous avons essayé celui de Dyn-agri) comme Can-O-Worms  et maintenant dans les jardineries. Les prix varient selon la marque et surtout la taille.

−On peut le fabriquer soi-même ?

Bien sûr ! Il y a beaucoup de sites web qui proposent plusieurs façons de les faire : avec des bacs en plastique (type Curver©), des bacs qu’utilisent les poissonniers, du bois, etc. Just Google it !

−Où puis-je trouver des vers ? Dans la nature ?

−Ceux que vous trouveriez dans la terre ne sont pas forcément les meilleurs digesteurs. Il est possible d’acheter les vers aux mêmes endroits que les lombricomposteurs. Il existe aussi une bourse aux lombrics. Sinon, demandez-nous. Le réseau des partisans du compostage commence à s’étendre dans les environs de Vanves. Le don de lombrics est une pratique courante !

−Mais j’y pense, comment je fais si je pars en vacances ?

−Partez tranquille : si le composteur est bien chargé, les vers peuvent tenir largement plus d’un mois. Au pire, ils maigriront un peu et arrêteront de se reproduire. Assurez-vous juste qu’ils ne soient pas en plein soleil. Le mieux est de les laisser dans une cave ou un garage. Sinon, laissez-les à vos voisins ou à votre beau-frère.

−Ah, ils se reproduisent… ?

−Oui, mais ne vous en faites pas. Il n’y a pas de risque de surpeuplement. La population s’autorégule en fonction de l’espace et de la nourriture disponible.

−Finalement, il n’y a que des avantages…

−Puisque vous le dites ! Allez, vous aussi, lancez-vous !