Ils ont trouvé un moyen pour acheter de la viande plus sûre

un article de 20 minutes à propos de l’AMAP Le Panier Vanvéen

ALIMENTATION – Des familles achètent directement aux producteurs…

Ernestine Morsink, éleveuse de bovins dans le Puy-de-Dôme, décharge de son pick-up réfrigéré des cartons de viande. A l’intérieur, les morceaux d’une vache, Joséphine, et d’un taureau, Isaac, conditionnés dans des sachets sous vide.

Jean-Michel, référent viande au Panier vanvéen, une Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) des Hauts-de-Seine, les a vu paître. Il les retrouvera bientôt dans son assiette. Un système très loin des multiples intermédiaires mis en lumière par la crise du cheval, ou des procédés de «séparation mécanique» à risque pour la santé appliqués au Royaume-Uni aux 57 tonnes de mouton trouvés dans l’entreprise Spanghero (lire ci-dessous).

«On a un lien avec les clients»

«Je sais ce que je mange car je sais qui sont les gens qui produisent cette viande», déclare Catherine, l’une des membres du Panier vanvéen, venue remplir ses cabas sous le préau du marché couvert de Vanves prêté par la mairie. «Quand on est au courant de ce qu’on mange dans les circuits habituels, on est au courant qu’on s’empoisonne», ajoute cette «consommactrice».

Contrairement à celle des plats cuisinés vendus en grande surface, la traçabilité de la viande produite par Ernestine Morsink n’est pas compliquée à établir. Elevées selon les règles des labels bio et Nature et Progrès, ses bêtes de race Aubrac sont menées dans un abattoir bio, puis un atelier de découpe, bio lui aussi, avant de lui être rendues empaquetées.

Quatre fois par an, la paysanne vient à Paris livrer les huit Amap avec lesquelles elle travaille. Et rencontrer les consommateurs: «Ce n’est pas facile parfois pour un agriculteur de savoir où vont ses produits. Là, on a un lien avec les clients.» L’éleveuse virevolte entre les membres de l’Amap, heureux de la voir et d’acheter sa viande, entre 16,50 et 19,50 euros le kilo. Catherine voudrait voir le système se généraliser. «Il y a beaucoup d’éleveurs qui font du bio et veulent livrer en région parisienne, et c’est moins cher qu’au supermarché», assure-t-elle.

Claire Friedel- 20 minutes