Programme du festival Cinéma Ecologie 2020

Pour vous faire patienter jusqu’au printemps 2021, vous trouverez ci-dessous le résumé des films que nous souhaitions vous présenter cette année ainsi que quelques livres pour approfondir le thème: Quelle économie pour un monde écologique ?

Résumé des films

Tout s’accélère (2016) de Gilles Vernet

La modernité nous pousse à vouloir aller toujours plus vite pour acquérir reconnaissance sociale et biens matériels. Gilles Vernet, ancien trader, témoigne de ce temps qui lui filait entre les doigts jusqu’au jour où il apprit que sa mère était atteinte d’une maladie incurable. Ce fut un déclic devant l’emballement du monde toujours plus prégnant qui nous détourne de ce que nous avons de plus précieux.

Gilles Vernet a abandonné son travail de trader pour devenir instituteur. Autre rythme, autre monde où l’apprentissage de l’enfant demande du temps et de la patience.. Mais ici comme ailleurs, la compétitivité est devenue force de loi notamment au rythme accéléré des nouvelles technologies. A l’heure de la prédominance d’internet et des écrans, comment échapper à cette frénésie destructrice à plus d’un titre ?

Gilles Vernet a recueilli les réflexions de ses élèves présentées à la lumière des explications de quelques experts venus de différents horizons. Tous nous alertent sur cette injonction à l’urgence et surtout sur le besoin de retrouver des rythmes plus en adéquation avec notre nature humaine.

Océan, la voix des invisible (2016) de Mathilde Jounot

Selon certaines études une consommation trop importante de poissons épuiserait les réserves halieutiques des océans. C’est à partir de ce constat que Mathilde Jounot a démarré son enquête. Pourtant, au cours de ses recherches, la réalisatrice a mis au jour les intentions réelles de certains défenseurs de l’environnement.

En exploitant ce thème de la surpêche, des ONG dépendantes de grands groupes financiers utilisent cet argument afin de s’approprier le milieu marin par le biais de réserves naturelles censées protéger la biodiversité. En décryptant le discours de ces organisations il s’agit bien d’investissement et de capital à valoriser dépossédant par là même les Etats et les populations de leur pouvoir décisionnaire sur leurs territoires maritimes.

Au vu de l’état actuel des espèces marines, il s’avère que leur raréfaction supposée ne serait qu’un prétexte permettant la privatisation et l’exploitation des océans. Une mainmise qui de surcroît priverait toujours davantage les petits pêcheurs de l’exercice de leur métier et de leur mission, nourrir l’humanité.

La nature, nouvel eldorado de la finance (2014) de Sandrine Feydel et Denis Delestrac

A l’heure où les Etats peinent à résoudre les problèmes environnementaux, les marchés financiers pourraient-ils sauver la biodiversité ? A partir de ces réflexions, le film de Sandrine Feydel et Denis Delestrac se penche sur l’évolution du monde capitaliste tenté par les mirages de l’économie verte.

“La nature a de la valeur, on la perd parce qu’elle est gratuite “, “En investissant dans la nature, le retour sur investissement serait très fort”, tels sont les slogans lancés par quelques économistes et banquiers affirmant pouvoir résoudre la crise écologique. Une espèce animale en voie d’extinction, une forêt menacée auraient une valeur bancaire. Soucieux de redorer son image, le monde des multinationales a créé un marché des écosystèmes. Dominés par les lobbies et les marchés financiers, les états impuissants par manque de fonds publics se sont convertis à la privatisation du vivant.

Mais que cache réellement cette supposée prise de conscience écologique sous couvert de bonnes intentions ? Et quelle confiance peut-on accorder à la finance mondiale responsable de la crise économique de 2008 ? 

Frères des arbres, l’appel d’un chef Papou (2017) de Marc Dozier et Luc Marescot

En Papouasie-Nouvelle-Guinée la forêt, exploitée à outrance par des multinationales, est devenue un grand chantier pourvoyeur de bois précieux destinés aux pays riches. Pourtant, les ouvriers qui n’ont d’autres choix pour survivre, participent à ce massacre ne sachant rien du devenir de ces arbres multiséculaires.

Mundiya Kepanga, chef papou de la tribu des Hulis, a toujours vécu avec les siens dans cette forêt primaire, une des dernières de la planète. Alarmé par ce désastre, il a suivi en compagnie du réalisateur Marc Dozier le travail de déforestation afin d’apporter un témoignage sur la perte d’une richesse naturelle à la valeur inestimable.

Décidé à se battre pour préserver cette forêt, il est venu à la rencontre des ouvriers de son pays pour dialoguer sur l’ampleur du désastre dont ils sont aussi victimes. A l’échelle planétaire, il s’est donné pour mission d’alerter le monde sur ces dangereuses pratiques. Une prise de conscience est indispensable à notre survie, son message est clair et sans appel : “Lorsque tous les arbres auront disparu, les hommes disparaîtront à leur tour…”

Liste de livres

  • Les différents livres de Thomas Piketty comme Le Capital au XXIe siècle ou encore L’économie des inégalités
  • Abdennour Bidar : Libérons nous! Des chaînes du travail et de la consommation
  • Emmanuel Delannoy : L’économie expliquée aux humains
  • Dominique Steiler : La paix économique plutôt que l’hypercompétition
  • En pièce jointe Note de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité : Covid-19 et biodiversité : vers une nouvelle forme de cohabitation entre les humains et l’ensemble des vivants non-humains