13ème Festival cinéma écologie (19-27 mars 2022)

L’eau, un bien commun à défendre

En choisissant comme thème de son treizième festival Cinéma Écologie « l’eau, un bien commun à défendre », la Ruche de Vanves s’inscrit dans la Journée mondiale pour l’eau du 22 mars, sous l’égide des Nations Unies. Les enjeux liés à la disponibilité de l’eau douce que le dérèglement climatique raréfie sont présentés globalement, puis déclinés au niveau des territoires. 
Si dans certains pays l’eau peut être accaparée et financiarisée au point d’être cotée en bourse, la loi, en France la reconnaît comme « faisant partie du patrimoine de la nation ». Son usage appartient à tous. Mais il existe au sein des territoires de l’eau des conflits qu’il s’agit d’arbitrer entre les différents usagers et les écosystèmes, eux-mêmes biens communs. 
Même là où l’eau ne donne pas lieu à appropriation, elle est souvent gérée par des entreprises privées et certaines collectivités territoriales décident d’en reprendre la gestion. 
L’eau peut aussi être source d’énergie et même, à travers un réseau de barrages, permettre le difficile ajustement de l’offre d’électricité à une demande très fluctuante dans le temps. Ainsi, pour certains usages de l’eau, des infrastructures sont construites dont le fonctionnement est un bien commun. 
Enfin, dans un système économique qui pénalise peu le rejet de déchets, la qualité de l’eau n’est pas le moindre des problèmes. Il suffit pour s’en rendre compte de mesurer le coût des assainissements. 
Ces différents thèmes seront abordés au cours des quatre séances du festival de 2022. 

Informations pratiques

Le démarrage des films est prévu à 19h15 les samedis et 17h15 les dimanches.

Chaque projection est libre, gratuite et suivie d’un débat.

Accès à la cité scolaire Michelet : 5 rue Jullien 92170 Vanves.
Passeport vaccinal obligatoire s’il est encore en vigueur.
Métro ligne 13 (Malakoff-Plateau de Vanves), ligne 12 (Corentin Celton) ;
Tramway T3 (Georges Brassens), T2 (Porte d’Issy) ; Bus 58, 59, 89, 126 et 189.

Pour participer en visio : inscription nécessaire à chaque séance sur la page du festival sur le site de Imago.

Programme

Samedi 19 mars 2022 – 19h

Le Dessous des cartes – Eau : une ressource sous tension (2019) de Jean- Christophe Ribot. Une émission présentée par Émilie Aubry. 
Cette infographie de douze minutes présente une synthèse mondiale des ressources en eau douce, de la répartition des consommations, des pénuries et illustre des exemples de conflits potentiels – Nil, Chine, Turquie. Il y a suffisamment d’eau douce au niveau mondial, mais elle est mal répartie. Le dérèglement climatique accentue cette mauvaise répartition. 

Sur le front – La guerre de l’eau en France (2021) de Anne-Claire Danel. Une émission présentée par Hugo Clément. 
Partout dans le monde le changement climatique provoque paradoxalement de plus en plus d’inondations et de sécheresses. Dans le sud de la France, les feux de forêts toujours plus violents sont le signe inquiétant d’un assèchement des réserves d’eau souterraines entrainant de nombreuses coupures d’eau durant l’été. Pourtant en France comme ailleurs, l’agriculture intensive s’impose dans de nombreuses régions même les plus arides. Dans les Deux-Sèvres, de gigantesques retenues artificielles stockent d’importantes quantités d’eau pure pompée dans les nappes phréatiques et destinée à l’irrigation de champs en monoculture. Les conflits d’usage commencent à émerger de façon récurrente. Il est pourtant possible de trouver des solutions et d’adapter nos modes de vie afin de préserver cette précieuse ressource de plus en plus menacée. 
Le film sera suivi d’un débat avec Nathalie de Noblet, bio-climatologue, directrice de recherche au Laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement de l’institut Pierre Simon Laplace (IPSL) – Sciences du climat. 

Dimanche 20 mars 2022 – 17h

Water Makes Money (2010) de Leslie Franke et Herdolor Lorenz. 
Véolia et Suez, premiers distributeurs de l’eau et de l’assainissement dans le monde, ont depuis le 19ème siècle accaparé ce secteur avec la complicité des pouvoirs publics français. Par intérêt financier, ces entreprises ont fait l’impasse sur l’entretien des réseaux, provoquant une dégradation du service accompagnée d’une flambée des factures. 
La plupart des villes trouvaient avantage au partenariat public-privé : dans les contrats de délégation de service public, les entreprises versaient des droits d’entrée qui profitaient aux communes mais qui étaient remboursés par les usagers. Depuis les années 2000, un fort mouvement pour revenir à une gestion publique se répand dans les grandes villes : Grenoble, Paris , et d’autres mettent fin aux délégations de service public. Ailleurs, des élus et associations de consommateurs luttent contre ces partenariats imposés de manière insidieuse et fers de lance de la marchandisation d’un secteur pourtant vital pour les populations. 
Le film sera suivi d’un débat avec Jean-Claude Oliva, président de la coordination Eau Ile de France. 

Samedi 26 mars 2022 – 19h

Barrages – L’Eau Sous Haute Tension (2019) de Nicolas Ubelmann. 
Créée en 1946, EDF avait pour fonction de répartir l’électricité partout sur le territoire français et au même tarif. Les infrastructures des barrages amorties depuis longtemps ont permis une production d’électricité très rentable représentant une manne non négligeable pour l’Etat. 
Pourtant en 2004, EDF devient une société anonyme. Dès lors, un certain nombre de grands groupes privés européens s’intéresse à l’exploitation de ces barrages. 
Mais une découpe du réseau en concessions privées risque de faire disparaître les compétences des ingénieurs acquises au fil des années, avec pour seul objectif le profit aux dépens des usagers. 
De plus, la raréfaction des réserves d’eau due au changement climatique menace de faire émerger une spéculation sur les marchés. La privatisation des barrages pourrait déstabiliser dangereusement un réseau très complexe et dont l’équilibre dépend d’une organisation globale. 
Le film sera suivi d’un débat avec Philipe André, prévisionniste hydro-météo, porte-parole du syndicat Sud Énergie. 

Dimanche 27 mars 2022 – 17h

Se baigner dans la seine, le pari impossible ? (2021) de Clément Champiat. 
La Seine fait partie intégrante du paysage parisien mais il est interdit de s’y baigner. Il n’est pas rare d’y repêcher des vélos, trottinettes…. Mais le plus dangereux pour les nageurs reste la pollution microbienne par les eaux usées qui s’y déversent en dépit des stations de retraitement. 
Pourtant la proximité des Jeux Olympiques comptant quelques épreuves nautiques a poussé la ville de Paris à instaurer le “plan baignade”. Paris doit apparaitre aux yeux du monde comme une ville de baignade où il fait bon vivre. Mais le temps presse et les solutions onéreuses tels les bassins de stockage en cas de débordement du fleuve ou l’utilisation de produits chimiques pour purifier l’eau sont mises en place sans régler les problèmes de fond. Les Jeux olympiques font force de loi sans apporter de réponses pérennes et écologiques. 
Le film sera suivi d’un débat avec Yann Fradin, cofondateur et ancien directeur général de l’association Espaces – L’insertion par l’écologie urbaine, actuel vice-président d’Emmaüs France.