Une consultation importante sur la qualité de l’air en Ile-de-France

Du 16 mars au 15 mai 2009, les Franciliens peuvent donner leur avis sur le Plan régional pour la qualité de l’air (PRQA).

Les PRQA ont été instaurés par la loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (Laure) de 1996. lls consistent notamment à fixer les orientations et les recommandations pour prévenir ou réduire la pollution atmosphérique et atteindre les objectifs de la qualité de l’air prévus par la réglementation.

La loi prévoit que le PRQA soit révisé au bout de cinq ans si ses objectifs ne sont pas atteints. Ce qui est le cas pour l’Île-de-France avec, notamment, des seuils réglementaires dépassés pour les particules et le dioxyde d’azote à proximité du trafic. C’est également vrai pour l’ozone quand les conditions climatiques sont défavorables.

Pour élaborer ce document, les services du conseil régional se sont appuyés sur une commission consultative constituée d’experts, des services de l’État, du conseil économique et social régional, des collectivités, d’associations représentant le public et les activités émettrices et cinq groupes de travail (émissions polluantes, mesures et indicateurs, prospectives, expositions à la pollution atmosphérique et effets, communication et information).

Plus de 150 personnes ont participé pendant deux ans à l’élaboration du projet de PRQA francilien.

Il est maintenant soumis à la consultation du public, avant son adoption. Nous vous invitons à formuler toutes vos remarques ou interrogations.

Deux façons de donner son avis :

Par internet : www.iledefrance.fr/qualite-air

Au secrétariat de la direction de l’Environnement, de l’Urbanisme et du Développement durable à Nanterre, 61, rue Salvador Allende (3e étage, bureau 377), du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h :  un dossier complet et des registres sont librement consultables par les habitants du département pour notifier toutes leurs remarques concernant ce PRQA.

Quels sont les enjeux de la qualité de l’air ?
Les effets sur la santé

A l’heure actuelle, de nombreuses études épidémiologiques mettent en évidence les liens entre pollution de l’air extérieur et les effets sanitaires à court terme qui se manifestent quelques jours ou quelques heures après l’exposition : irritations, toux, bronchites, augmentation de l’incidence des crises d’asthme, pathologies cardio-vasculaires.
Les effets à long terme de la pollution atmosphérique sont, à ce jour, beaucoup moins documentés car leur connaissance nécessite des études lourdes, incluant un grand nombre de sujets suivis pendant de nombreuses années. Toutefois, les études disponibles mettent en évidence des augmentations du risque de développer un cancer du poumon ou une maladie cardio-pulmonaire à la suite d’une exposition à long terme à la pollution atmosphérique. Les effets à long terme seraient plus importants que ceux associés à une exposition à court terme.
La surveillance des effets sanitaires en Île-de-France : le programme ERPURS.
Au niveau de la région Île-de-France, dans les années 1990, a été mis en place, par l’Observatoire Régional de la santé d’Île-de-France (ORS), le programme ERPURS dont un des objectifs est de quantifier les liens entre exposition aux polluants atmosphériques et l’état de santé de la population.
Les principaux résultats du programme ERPURS montrent un lien à court terme entre les niveaux moyens de pollution couramment observés en agglomération parisienne et les problèmes de santé qui se traduisent en termes d’accroissement de mortalité, ainsi que du nombre d’hospitalisations et de visites médicales à domicile.
Un risque sanitaire quelle que soit l’exposition
Les relations exposition-risque obtenues dans le cadre du programme ERPURS permettent de confirmer qu’il
n’existe pas de seuil au-dessous duquel la pollution atmosphérique n’a pas d’effet sur la santé. En d’autres termes, toute réduction des niveaux de pollution est bénéfique pour la santé.
Un impact sanitaire non négligeable en Ile de France
Nombre de décès et d’hospitalisations attribuables à l’exposition à court et long terme à la pollution atmosphérique urbaine pourraient être évités à Paris et proche couronne avec la diminution des niveaux de polluants au quotidien, et pas seulement en situation de pics de pollution. Ainsi, dans le cadre d’une évaluation de l’impact sanitaire effectuée par l’ORS Île-de-France, il a été mis en évidence que le fait de ramener la moyenne annuelle des niveaux de particules PM2,5 à 10 μg/m3 dans l’air telle que recommandée par l’OMS amènerait, à long terme, un gain d’un millier de décès par an à Paris et proche couronne. Les PM2,5, éléments de diamètre inférieur à 2,5 microns, sont les particules qui pénètrent le plus avant dans les alvéoles pulmonaires.
Des évènements sanitaires de moindre gravité entraînant ou non une prise en charge médicale peuvent survenir suite à une exposition à la pollution atmosphérique. Les décès témoignent d’effets graves de la pollution atmosphérique sur la santé qui ne touchent qu’une très faible partie de la population exposée.

Allergies et pollens

La forme la plus courante de pollinose est le «rhume des foins» lié à la présence massive de pollens de graminées. Par ailleurs, un effet synergique entre pollens et polluants de l’air est suspecté. Ainsi, associés aux pollens, l’ozone et le dioxyde d’azote, peuvent accentuer la réponse bronchique, ainsi que les manifestations de rhinite ou de conjonctivite des personnes allergiques. Dans ce contexte, il parait important d’agir pour réduire les plantations de nouveaux arbres les plus allergènes.

Les effets sur le patrimoine et le bâti

Bien que les effets néfastes de la pollution atmosphérique sur les bâtiments et les monuments de nos villes se soient estompés à la fi n du 20ième siècle à la suite de grandes campagnes de nettoyage, elle n’a pas pour autant cessé d’agir, bien qu’elle ait sensiblement changé de nature et d’intensité. D’une pollution gazeuse essentiellement soufrée véhiculant des cendres volantes pluri-microniques, la pollution est désormais essentiellement azotée véhiculant des particules plus fi nes. Ces changements sont principalement dus à l’abandon du charbon et à la diminution des teneurs en soufre des dérivés pétroliers.

Les effets sur l’environnement

Une mauvaise qualité de l’air a aussi des effets sur la biodiversité, les écosystèmes naturels, les végétaux. La diminution de la pollution soufrée a fortement limité le problème des pluies acides. Parmi les préoccupations actuelles, on peut citer les effets de l’ozone et des pesticides sur les végétaux et les risques de contaminations de la chaine alimentaire par l’accumulation de polluants persistants.

Les autres enjeux

Les effets des pollutions ont aussi de nombreux impacts économiques négatifs pour une région notamment en terme d’attractivité (implantation d’entreprises, tourisme, …).
Les impacts sont également sociaux ; les mêmes personnes cumulant souvent un nombre important de détriments environnementaux (pollution de l’air, bruit, insalubrité, …).

Plus d’infos : http://www.ile-de-france.drire.gouv.fr/environnement/prqa/prqa.htm